La nouvelle fusée géante, SLS, est de retour sur son pas de tir pour une nouvelle tentative de décollage vers la Lune. Nous revenons plus en détails sur le programme Artemis de la NASA et la station Gateway pour la Lune.
« Avec les missions Artemis, la NASA fera atterrir la première femme et la première personne de couleur sur la Lune, en utilisant des technologies innovantes pour explorer plus de la surface lunaire que jamais auparavant. Nous collaborerons avec nos partenaires commerciaux et internationaux pour établir la première présence humaine-robotique à long terme sur et autour de la Lune. Ensuite, nous utiliserons ce que nous apprendrons sur et sur la Lune pour faire le prochain pas de géant : envoyer les premiers astronautes sur Mars. »
Explique l’équipe de la NASA
ARTEMIS, c’est quoi?
Artemis I, anciennement Exploration Mission 1 ou EM-1, est la première mission du programme Artemis de la NASA. Ce programme a pour objectif de retourner sur la surface lunaire. Et d’y maintenir, à terme, une présence humaine plus ou moins continue. Il y aura Artemis I, II, III, IV et même Artemis V d’après les dernières nouvelles.
Pour cette première mission, le vaisseau spatial Orion sera placé sur une orbite lunaire. Il sera emmené par la fusée géante américaine Space Launch System (SLS) qui effectuera son premier vol.
Avec ses 98,3 mètres de haut, cette dernière est moins grande que la fusée Saturn 5 (111 mètres). Cette dernière a servi pour les missions Apollo. Cependant, ses quatre moteurs RS-25 à hydrogène et à oxygène liquides et ses deux accélérateurs à poudre délivrent une poussée au décollage 15% plus puissante que ceux de Saturn 5.
Le lancement initial de la mission devait se faire le 29 août 2022. Mais à la suite de deux lancements reportés dus à différents problèmes, le lancement a été suspendu puis retenté sans succès le 3 septembre. Un nouveau décollage devait avoir lieu le 27 septembre 2022. celui-ci a été annulé du fait de l’approche de l’ouragan Ian. La fusée a dû alors regagner le VAB.
La prochaine date de lancement sera ce 14 novembre 2022.
A noter : La dernière fois qu’un être humain a foulé le sol lunaire remonte à 1972, lors de la mission Apollo 17.
D’abord La Lune pour préparer ensuite Mars…
« Alors que Mars reste notre objectif d’horizon, nous avons d’abord jeté notre dévolu sur l’exploration de la surface de la Lune avec des explorateurs humains et robotiques.
Nous enverrons des astronautes dans de nouveaux endroits, à commencer par le pôle sud lunaire. »
Ainsi, Artemis I a pour objectif, d’abord, de valider le fonctionnement en vol du lanceur SLS. Et parallèlement, de l’ensemble des systèmes du vaisseau Orion dans des conditions proches des missions lunaires.
Au cours de la mission, le vaisseau Orion doit se placer sur une orbite lunaire haute. Avant de revenir sur Terre et d’effectuer une rentrée atmosphérique. La durée de la mission est de 26 à 42 jours,
Si la mission se déroule comme prévu, la prochaine mission du programme, en 2024, Artemis II, doit embarquer un équipage. Celui qui effectuera une deuxième répétition avant la mission Artemis III qui lui doit faire revenir des humains sur la Lune au plus tôt en 2025.
Orion est un vaisseau spatial de la NASA destiné à transporter un équipage d’astronautes au-delà de l’orbite terrestre basse. Il a été initialement développé dans le cadre du programme Constellation en 2006 dont l’objectif est d’emmener des hommes sur la Lune à l’horizon 2022 et de remplacer la navette spatiale pour la relève des équipages de la Station spatiale internationale.
Quel est l’objectif de l’agence spatiale avec ce programme ?
La mission permettra de s’assurer que le système de régulation thermique du vaisseau fonctionne dans les conditions spatiales extrêmes et que l’électronique résiste au franchissement des ceintures de radiation de Van Allen, et ce avant l’envoi de tout être humain dans ce programme.
D’abord, la mission permettra de vérifier la capacité du bouclier thermique du vaisseau Orion. En effet, il doit résister aux températures subies, jusqu’à 2 800 °C, lors de la rentrée atmosphérique du vaisseau en provenance de la Lune.
La température atteinte est bien supérieure à celle subie lorsque le vaisseau spatial quitte l’orbite basse terrestre. Car la vitesse de rentrée est de 11 km/s au lieu de 8 km/s .
Ensuite, valider le déroulement de toutes les phases d’une mission normale depuis le compte à rebours jusqu’à la récupération du vaisseau Orion dans l’Océan Pacifique. Les ingénieurs vérifieront durant le vol les différents systèmes. Les télécommunications, propulsion, navigation, production d’énergie par les panneaux solaires.
Quelles différences avec les missions Apollo ?
Nous savons déjà que l’agence spatiale américaine ne compte pas seulement se poser sur la Lune et revenir. Elle prévoit d’y installer une base orbitale, appelée Lunar Gateway, ou simplement Gateway, et d’en établir une autre à sa surface.
Et ceci constitue une différence de fond avec les missions Apollo. Artemis prévoit une installation durable et des allers-retours fréquents entre la Terre et la Lune. Et pour les futures conquêtes de Mars, la lune sera une arrière base de rechargement et d’alimentation des missions et équipages.
La station Lunaire Gateway
Le programme Gateway construit une station spatiale qui sera en orbite autour de la Lune. Elle aura comme principale mission de fournir des capacités étendues pour soutenir les missions Artemis de la NASA. Gateway sera équipée pour soutenir l’exploration et la recherche soutenues dans l’espace. Elle va comprendre des ports d’amarrage pour une variété d’engins spatiaux en visite. Puis, assez d’espace pour vivre et travailler pour l’équipage, et des enquêtes scientifiques à bord pour étudier l’héliophysique. Sans oublier la santé humaine et les sciences de la vie, entre autres.
“La Gateway, c’est un peu comme l’ISS mais au lieu d’être autour de la Terre, elle sera autour de la Lune“
explique Athena Coustenis, astrophysicienne au CNRS et présidente du comité consultatif sur l’exploration humaine et robotique (Hesac) de l’Agence spatiale européenne (ESA).
La Gateway sera, à priori, quatre fois plus petite que l’ISS, avec environ 100 m3 pour la première contre 388 m3 pour la seconde.