La pollution lumineuse est un effet secondaire de la civilisation industrielle. Elle peut avoir de graves conséquences environnementales pour les humains, la faune et notre climat.
Un nouveau vocabulaire et des définitions spécifiques pour désigner les composants de cette pollution lumineuse :
Éblouissement : luminosité excessive qui provoque une gêne visuelle
Skyglow : éclaircissement du ciel nocturne au-dessus des zones habitées
Intrusion légère : lumière tombant là où elle n’est pas prévue ou nécessaire
Clutter : regroupements lumineux, déroutants et excessifs de sources lumineuses
Pendant trois milliards d’années, le Soleil, la Lune et les étoiles étaient les seuls responsables du rythme de lumière et d’obscurité. Aujourd’hui, les lumières artificielles dominent l’obscurité et nos villes brillent la nuit, modifiant l’équilibre délicat de notre environnement. Les effets négatifs de la perte de cette ressource naturelle peuvent sembler intangibles. Mais un nombre croissant de preuves établit un lien direct entre l’éclaircissement du ciel nocturne et des impacts négatifs mesurables.
Pollution lumineuse :Un problème mondial
La pollution lumineuse est un problème mondial. Cela est devenu flagrant lorsque l’Atlas mondial de la luminosité du ciel nocturne a été publié en 2016.
De vastes régions d’Amérique du Nord, d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie brillent de lumière. Tandis que seules les régions les plus reculées de la Terre comme la Sibérie, le Sahara et l’Amazonie, sont dans l’obscurité totale. Certains des pays les plus pollués par la lumière au monde sont Singapour, le Qatar et le Koweït.
Hélas, Les personnes vivant dans des villes ont du mal à voir plus d’une poignée d’étoiles la nuit. Par conséquent, les astronomes sont préoccupés par cette pollution car elle réduit leur capacité à voir les objets célestes.
Les conséquences sont plutôt graves !
Il important de noter, que cette lumière artificielle peut faire des ravages sur les rythmes naturels du corps. Non seulement chez les humains mais également chez les animaux. Effectivement, La lumière nocturne interrompt le sommeil et perturbe le rythme circadien ou l’horloge interne de vingt-quatre heures.
Celle-ci guide les activités diurnes et nocturnes. Alors, affecte les processus physiologiques de presque tous les organismes vivants. L’un de ces processus est la production de l’hormone “mélatonine“. Elle est libérée lorsqu’il fait sombre et est inhibée lorsqu’il y a de la lumière. Une quantité accrue de lumière la nuit réduit la production de mélatonine. Ce qui entraîne une privation de sommeil. Mais pas seulement, de la fatigue aussi, des maux de tête, du stress, de l’anxiété et d’autres problèmes de santé.
Des études récentes montrent également un lien entre les niveaux réduits de mélatonine et le cancer. En effet, de nouvelles découvertes scientifiques sur les effets de la lumière artificielle sur la santé ont convaincu l’American Medical Association (AMA) de soutenir les efforts de lutte contre la pollution lumineuse. Et de mener des recherches sur les risques potentiels de l’exposition à la lumière la nuit.
Il a été démontré que la lumière bleue, en particulier, réduit les niveaux de mélatonine chez l’homme. La lumière bleue se trouve dans les téléphones portables et autres appareils informatiques. Ainsi que dans les diodes électroluminescentes (LED). Ces types d’ampoules qui sont devenus populaires à la maison et dans l’éclairage industriel et urbain. Cela en raison de leur faible coût et de leur efficacité énergétique.
Les animaux aussi sont perdus
Des études montrent que la pollution lumineuse a également un impact sur les comportements des animaux. Leurs schémas de migration ainsi que leurs habitudes de veille et de sommeil sont modifiés. Pour l’exemple, Les tortues de mer et les oiseaux guidés normalement par le clair de lune pendant la migration se confondent. Par la suite ils s’égarent et meurent souvent. Un grand nombre d’insectes, sont eux aussi attirés par les lumières artificielles et sont instantanément tués au contact de celles-ci. Les oiseaux sont également touchés par cela.
Une étude en Allemagne, a révélé que l’éclairage nocturne artificiel incite les oiseaux de ville à devenir actifs plus tôt que ceux des zones naturelles. Se réveillant et chantant jusqu’à cinq heures plus tôt que leurs cousins de la campagne.
Est-il trop tard pour renverser la situation ?
D’après les experts, non, il est encore temps pour tout changer. Il suffit d’utiliser l’éclairage extérieur uniquement quand et où cela est nécessaire, de s’assurer que les lumières extérieures sont correctement protégées. Egalement, de diriger la lumière vers le bas plutôt que vers le ciel. Enfin, de fermer les stores et les rideaux la nuit pour garder la lumière à l’intérieur.
Par ailleurs, de plus en plus de personnes prennent des mesures pour réduire la pollution lumineuse et retrouver notre ciel nocturne naturel. D’ailleurs, de nombreux États ont adopté une législation pour contrôler l’éclairage extérieur. Ainsi, des fabricants ont conçu des sources lumineuses à haut rendement qui économisent de l’énergie et réduisent la pollution lumineuse.
Sources: darksky.org et education.nationalgeographic.org