Des orbiteurs chinois prouvent la présence d’un volcan sur la Lune

Les données de deux orbiteurs chinois ont aidé une équipe de scientifiques à expliquer pourquoi une parcelle de terrain sur la lune est plus chaude que la zone environnante.
En effet les données du vaisseau spatial chinois actuellement en orbite ont révélé que la partie chaude représente des roches sous un ancien volcan. Il s’agit plus précisément d’une grande dalle de granit qui s’est solidifiée à partir de magma. Et cela sous ce qu’on appelle le complexe volcanique de Compton-Belkovich.

“Je dirais que nous mettons le clou dans le cercueil car il s’agit vraiment d’une caractéristique volcanique”,

“Mais ce qui est intéressant, c’est que c’est une caractéristique volcanique très semblable à la Terre.”

a déclaré Matthew Siegler, scientifique au Planetary Science Institute, dont le siège est à Tucson, en Arizona, et qui a dirigé la recherche.
Un dôme dans la région lunaire de Compton-Belkovich, dont les chercheurs pensent qu’il a des origines volcaniques.Credits: NASA/GSFC/Arizona State University- New York Tmes

Pour cette étude, le Dr Siegler et ses collègues ont analysé les données des instruments à micro-ondes sur Chang’e-1 lancé en 2007. Et également celles de Chang’e-2, lancé en 2010. Ainsi que deux premiers engins spatiaux chinois qui ne sont plus en service.
Siegler a pu puiser dans l’expertise d’un scientifique chinois, Jianqing Feng, qu’il a rencontré lors d’une conférence.
Nous savons que les données de Chang’e-1 et Chang’e-2 ont fourni une vue différente de la lune. Cela en mesurant le flux de chaleur jusqu’à 15 pieds sous la surface. Qui se sont donc avérées idéales pour enquêter sur l’étrangeté de Compton-Belkovich.

Ce que nous savons sur ce volcan lunaire

D’abord, nous avons une analyse plus récente menée par Katherine Shirley, qui a estimé l’âge du volcan à 3,5 milliards d’années.
On peut également comparer Compton-Belkovich à certains volcans sur Terre. Comme le mont Fidji et le mont St. Helens, qui projettent une lave visqueuse.

Puis on a prouvé que le flux de chaleur de celui-ci atteignait 180 milliwatts par mètre carré. Soit environ 20 fois la moyenne des hautes terres de la face non visible de la lune.
A noter que cette mesure correspond à une température de moins 10 degrés Fahrenheit à environ six pieds sous la surface. Donc égale à environ 90 degrés de plus qu’ailleurs.

“Celui-ci est ressorti, car il était tout simplement brûlant par rapport à n’importe où ailleurs sur la lune”,

a déclaré le Dr Siegler.

Les chercheurs ont conclu que pour produire autant de chaleur et des rayons gamma du thorium, il devait y avoir du granit et en grande quantité. Puisque ce dernier contient des éléments radioactifs comme le thorium.

“Cela semble déterminer plus particulièrement le type de matériau qui se trouve réellement en dessous”,

a déclaré le Dr Lawrence à son tour.
Le complexe volcanique de Compton-Belkovich sur la face cachée de la lune, avec la zone encadrée indiquant une grande zone de granit, qui n’a pas pu être détectée par la topographie. Crédits: Matthew Siegler/Planetary Science Institute/Nature- New York Times

Les scientifiques face à une nouvelle énigme

Il est important de préciser que le granit est rare ailleurs dans le système solaire. Par contre sur terre, il se forme dans les régions volcaniques où la croûte océanique est poussée sous un continent par la tectonique des plaques. Mais pas seulement, l’eau est également un ingrédient clé de la formation du granit.
Cependant, la lune est principalement sèche et manque de tectonique des plaques. D’ailleurs les roches lunaires rapportées par les astronautes de la NASA il y a plus de 50 ans ne contenaient que quelques grains de granit.
Mais gros rebondissement, les données des orbiteurs chinois suggèrent une formation de granit de plus de 30 miles de large sous Compton-Belkovich.

“Maintenant, nous avons besoin que les géologues découvrent comment vous pouvez produire ce genre de caractéristique sur la lune sans eau, sans tectonique des plaques”,

a éxpliqué le Dr Siegler.

Les experts expliquent qu’une telle mission pourrait aider à tester des idées sur la façon dont un volcan s’y est formé en premier lieu.

Parmi les hypothèses, est qu’un panache de matière chaude s’est élevé du manteau sous la croûte, un peu comme ce qui se passe sous les îles hawaïennes.

Une petite partie du complexe volcanique de Compton-Belkovich. Les deux tiers supérieurs de la scène montrent le complexe volcanique ; le tiers inférieur de l’image est à l’extérieur du complexe.Credits: NASA/GSFC/Arizona State University- New York Times

Sources

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